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9 juillet 2015 4 09 /07 /juillet /2015 17:48

Si on vous demande ce qu’est le cinéma du réel, répondez en trois lettres : Amy. Film coup de poing, pur chef d'œuvre d'un genre cinématographique renouvelé.

Pas très facile de parler de ce film. Tous les mots usuels ne collent pas bien. Ce n'est pas un de ces biopics plus ou moins esthétiques ou romancés. Ce n'est pas un documentaire avec narrateur en voix off et interviews convenus. Encore moins un spectacle… Et donc ce texte n’est pas une critique mais mes réactions après ce choc, réactions que j’essaie de trier un peu.

Pas un acteur, pas de narrateur, pas de cadrage, pas de musique ni de commentaire ajouté. C'est un film fait de tranches de vie captées sur le vif, collectées et montées. Tout est vraie vie. C'est très troublant, très direct, très bouleversant. Bien sûr que le destin tragique de cette femme ajoute à l’émotion. Mais, j'insiste, ce n'est pas l’histoire qui singularise ce film (on a vu cent films sur la star-géniale-et-fragile-broyée-par-son-destin). Ce qui est totalement novateur dans ce film, c'est le procédé narratif. Peut-être un nouveau genre de cinéma rendu désormais possible par la ressource toujours grandissante d’images prises sur le vif en toutes circonstances. Au fond, il manque un mot pour désigner cet objet filmique non identifié. On pourrait dire « cinéma réalité » si la « télé réalité » n'avait pas déjà galvaudé la notion même de réalité... Disons « cinéma du réel » qui prend totalement son sens ici.

J'ai ressenti - comme jamais à ce point au cinéma - un coup de poing dans le ventre, une suffocation , une sidération devant ces 27 ans de vie ramenés à 2h. L’art du portrait porté à un très haut niveau, sans doute rarement égalé. Un peu comme Bacon et Freud en peinture ou Annie Leibovitz en photographie. Peut-être plus proche encore du réel puisque toutes les images sont vraies et qu’il n’y a pas d’interprétation à proprement parler. Peut-on faire un portrait plus proche de son modèle ? D’ailleurs, ce qu’a fait le réalisateur Asif Kapadia s’apparente plus au travail du documentaliste ou du scientifique qui rassemble une collection puis en fait la présentation.

Mais la force du film vient aussi d’Amy elle-même tant il est vrai que ce procédé narratif appliqué à un quidam donnerait un film sans intérêt. Je ne savais rien d’Amy Winehouse ni de ses chansons. Rien que le vague souvenir de chignons invraisemblables, de frasques et de déchéance fatale grassement tartinés dans la presse people. Et j'ai découvert une pure chanteuse de jazz, une voix, un groove exceptionnels. Et puis, il y a ses textes qu’elle écrit de son écriture d’enfant sur des pages de cahier, des textes fulgurants ancrés – et encrés – dans ses tripes. Ce film montre que ces textes sont vrais puisqu’intimement liés à la vie de la chanteuse. Par exemple, quand elle écrit et chante – comme dans bien des chansons d'amour – je me donne à toi « body and soul », ce n’est pas la figure de style usuelle dans les bluettes. Elle le signifie et le vit complètement au premier degré. A mort. Tout est cash et tellement touchant. L'effet vérité ici est en abîme car cette femme, si elle a divagué dans des zones incroyables, n'a jamais triché. Tout prend sens dans cet abîme mis en abîme.

Tout cela donne un film d'une largeur et d'une profondeur exceptionnelles. Courez-y ! Si vous êtes en forme... Car c’est dur.

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18 mai 2015 1 18 /05 /mai /2015 15:26

Exposition de découpages réalisés par les élèves de Henriette Hartmann, dans le cadre de l'Uni Pop

du 16 mai au 17 juin 2015

J'ai eu le privilège de croiser un jour Henriette Hartmann, découpeuse émérite, prix culturel immatériel vaudois 2014, artisan d'art 2015. Puis de participer à l'un de ses cours de découpage. Ainsi est née l'idée de faire une exposition des travaux réalisés lors de ce cours.

Je vous invite à nous rejoindre le mercredi 17 juin, de 17h à 19h, à la Bossette.

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 Bossette-affiche.JPG

 

Henriette Hartmann - Christine Bühler - Stéphanie Hartmann - Laurence Henny -
Thierry Hogan - Alexandra von Känel - Siegfried von Känel - Anne-Dominique Mayor


Place du Nord 4, 1005 Lausanne, ww.bossette.ch bossette@bluewin.ch

 

Lun-mar-merc : 9h30-00h, jeudi : 9h30-01h, vendredi : 9h30-02h, samedi : 16h-02h, dimanche : 16h-00h


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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 11:24

Délicieux premier roman à sketches

C’est le premier livre d’un fonctionnaire converti en peintre converti en écrivain. A peine un roman, plutôt une chronique autobiographie, presque un journal. La vie ordinaire d’un homme qui a su passer à travers plusieurs mondes puis en a pris la distance qu’apporte l’expérience… ou un certain désenchantement. Mais un désenchantement plutôt enchanteur.

Peintre ou écrivain, Pierre Lamalattie croque ses contemporains comme on croque des gourmandises. Son regard est à la fois cruel et tendre. On se délecte de ce que l’on croque. J’ai ri aux larmes et pleuré un peu. Surprenante et bien séduisante écriture qui sème des petits cailloux qui ont l’air bien anodins mais qui, en se retournant, prennent un sens. Comme on disait un film à sketches, c’est un livre à sketches (ce qui veut aussi dire esquisse en anglais).

Je suis très curieux du prochain livre de Pierre Lamalattie.
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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 15:26

Une des meilleures tables que je connaisse. J’aime sa cuisine franche et sans fioriture ni fantaisie fashion-fusion. Le terroir sublimé par un talent fou de l’assortiment et une cuisson toujours parfaite. Et j’apprécie aussi beaucoup le service présent et attentif mais sans une once d’obséquiosité. Ajouter encore le cadre et la vue…

Langoustine à la plancha en carpaccio d’artichauts et catalogne, sauce coraillée légère

Tourte chaude de faisan aux blettes, sauce salmis, salade amère

Saint-pierre sauvage grillé aux jeunes poireaux, vinaigrette d’Ancelin au citron confit et câpres

Porcelet d’Ormalingen rôti en deux cuissons, piquillos farcis, pomme au thym

Fromages frais et affinés pour nous

Mille-feuille croustillant au pur malt et marron, glace pain d’épice

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 15:32

On connaît bien le film de Cocteau (mon premier émoi cinématographique, je crois bien). Je n’ai vu aucun des remakes ni la comédie musicale qui suivirent.

Mais je ne connaissais pas le conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont qui en a fourni l’inspiration. Brève lecture dans un monde enchanté où les gentils sont gentils et les méchants sont méchants quelles que soient leursfigures. Jolie fable contre le délit de faciès.

Reste que la version de Cocteau dépasse largement le charmant conte.

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8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 15:35

Je ne savais rien de ce film quand je me suis laissé entraîner dans la salle, sinon son grand succès et vaguement son thème. Je craignais le truc un peu misérabiliste et larmoyant.

Quelle ne fut donc pas ma surprise dès les premières minutes ! J’ai tant ri et pleuré que j’ai mouillé trois mouchoirs en papier. Et je me fous bien si cette comédie use de clichés… Toutes les comédies ne le font-elles pas ? Ici, c’est drôle, rythmé, impertinent et très très bien servi par ces deux acteurs. Que demander de plus ?

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 08:43
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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 15:40

C’est la date du jour. Curieux agencements de petits bâtons qui viennent fêter Saint Martin.

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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 15:41

Décollement de la rétine, en parler Marty

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 15:24

Sous le Chapiteau Vidy-L jusqu'au 14 octobre.

Projet casse-gueule s'il en est puisqu'il s'agit d'adapter pour la scène le roman éponyme de Nancy Huston, prix Femina 2006. La difficulté était triple : retravailler un auteur couronné (quel toupet) ; suivre la structure du roman (quatre personnages et quatre époques) ; jouer sur scène quatre enfants de six ans (j'ai toujours des réticences quand on nous montre le monde adulte vu par les enfants vu par un adulte).

Eh bien chapeau ! Véronique Reymond & Stéphanie Chuat en font un spectacle vivant et touchant. Certes, on met un moment à rentrer dans la convention qu'un adulte sautillant joue un enfant de six ans. Mais une fois dedans, les liens entre les personnages se tissent, l'histoire se densifie et le texte flamboie tant que l'émotion submerge la salle à la fin de la pièce. Sidérée, la salle a attendu plusieurs secondes avant de débuter ses applaudissements si bien mérités.

Très beau texte, très bien servi. Merci.

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