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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 19:10

Il n’est point question de grammaire dans ce roman mais d’un voyage dans le temps. En l’an 2000, un historien spécialiste du XIXème siècle est victime d’un accident de circulation et se réveille dans un hôpital en 1851.

Cette trame est le prétexte pour Maurice Denuzière de nous faire vivre le quotidien de ce temps là. Il y étale sa très grande connaissance du sujet et s’amuse au jeu des comparaisons. L’auteur ajoute une amourette et un soupçon de réflexion sur le temps. Agréable roman.
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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 19:26

Les belles infidèles sont ces traductions qui enjolivent le texte original. C’est aussi un délicieux petit polar de Hubert Nyssen, romancier, poète, essayiste et, par ailleurs, fondateur des éditions Actes Sud (rien que ça…).

Le héros est le commissaire Renoir, un commissaire retraité sauce ravigote qui se passionne pour ces belles infidèles qu’il associe aux témoignages contradictoires dans les affaires judiciaires.

Bien dans le code du polar, avec ce qu’il faut de bistrot parisien et de jargon du Palais, ce roman est surtout un texte sur l’écriture et peut-être même sur l’édition puisqu’un éditeur choisit des textes comme un commissaire choisit parmi diverses versions proposées par les témoins entendus.

C’est en tout cas le livre enjoué d’un monsieur très lettré.
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28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 16:03

Nous avons tous un jour débuté un roman dans notre tête en voyant de vieilles photos dans une brocante ou dans un album de famille retrouvé dans un grenier. Qui sont ces personnages ? Où sont-ils ? Leur sourire a-t-il un autre sens que le premier apparent ? C'est sur cette idée qu'est construit le dernier roman de Jonathan Coe.

Avant de mourir, Rosamond, une dame âgée, enregistre la description de vingt photos choisies pour raconter l'histoire des origines d'Imogen, une jeune femme aveugle. Une forme de roman-photos en somme. Une saga au féminin où se croisent plusieurs tempéraments gratinés.

Sur ce procédé intéressant, se monte une trame plutôt linéaire et parfois un peu verbeuse. On est loin du Coe de La maison du sommeil que j'avais beaucoup aimé. J'ai eu de la peine à rentrer dans cette histoire aux multiples personnages mais, photo après photo, l'histoire se noue et les émotions arrivent.

Et pour ceux qui, comme moi, aiment les petits bonheurs, il y a la scène très onirico-Brokeback Mountain qui a donné son nom au roman.
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13 juillet 2009 1 13 /07 /juillet /2009 08:56

Douglas Kennedy

Bien content du premier, j'enchaîne avec un autre Douglas Kennedy.

Curieux sentiment de relire le même livre tant sont proches la trame dramatique et les caractères et les thèmes. Un peu comme deux Woody Allen, sauf qu'en général, on a un an entre deux.

Excellent roman néanmoins où le bonheur sucré d'un coup de foudre entre deux correspondants de guerre sous les tirs des belligérants fait place à l'abîme de la dépression et à de sinistres complots conjugaux. Le suspens est si bien mené que je n'ai pas lâché le livre jusqu'à savoir, dans les toutes dernières des presque 600 pages, ce qu'il advient finalement.

J'ai retrouvé cet humour particulier, ce détail méticuleux du quotidien lorsqu'il devient oppressant (c'est du Buñuel), un jeu de miroirs que j'ai trouvé drôle et bien vu entre les travers des Britanniques et ceux des Américains, des personnages secondaires très réussis, autant de notes qui constituent apparemment l'univers de Douglas.

J'en lirai sûrement d'autres mais… dans quelques mois.
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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 11:43

Pierre Assouline

Mi biographie, mi roman, Le portrait est d'abord une idée originale. Il s'agit des mémoires apocryphes du portrait de la baronne James de Rothschild peint par Ingres. Le récit commence le jour de l'enterrement de la baronne et se poursuit sur 150 ans. Successivement accroché dans diverses maisons de la famille, le portrait témoigne de ce qui se déroule à ses pieds, de la vie des grands bourgeois, des visiteurs de marque, des bons mots, des fêtes de famille ou mondaines, et même de la déportation en Allemagne pendant la Seconde guerre mondiale puisque le tableau fut emporté par les Nazis.

Si le fil de la construction est amusant et habile, le récit lui est pesant et inégal. On sent le recyclage de restes provenant sans doute d'autres biographies de contemporains par Pierre Assouline. Dommage. L'idée initiale valait de faire un effort plus construit.
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16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 11:41

Douglas Kennedy

Le destin croisé de quelques humains dans la tourmente du deuxième conflit mondial puis de la Chasse aux sorcières. Deux histoires en poupées russes, si l'on peut dire pour parler de l'ère maccarthiste !

Une écriture plaisante et nerveuse, souvent drôle, qui nous mène insensiblement du banal quotidien au sens de la vie. Page après page, que l'on dévore, le drame s'installe pour confiner l'horreur puis retrouver une forme de sérénité.

Ce que je trouve réussi dans ce roman, c'est cette mélopée qui, crescendo puis decrescendo, met en scène quelques personnages fort réussis.
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11 mars 2009 3 11 /03 /mars /2009 20:19

Jacques Julliard, chroniqueur du Nouvel Obs, a obtenu le prix du livre politique 2008 pour cet essai consacrée à la démocratie d'opinion.

Pas mon genre de lecture en général mais je dois dire que j'ai tout de même bien aimé. D'abord, le titre que l'on doit à Blaise Pascal : "L'opinion est la reine du monde." La partie où Jacques Julliard commente la pensée de Pascal, mais aussi celle de beaucoup de penseurs est forte intéressante. On y voit la stupéfiante modernité de Pascal et comme, au fond, les truchements politiques n'ont que changé d'habits depuis Pascal et, sans doute, depuis toujours.

Julliard développe aussi son propre argumentaire. On voit le chroniqueur, le bretteur, la formule qui tue, l'aphorisme qui ravage. On sent que son écriture usuelle est au format d'une chronique et l'enchaînement des idées en pâtit un peu. Reste que sa thèse est brillante et courageuse. Au moment où les élites intellectuelles dénoncent les dérives de nos démocraties vieillissantes, Jacques Julliard propose une forme d'évolution de la démocratie dans laquelle l'opinion joue un rôle institutionnel.

Je n'en sors pas vraiment convaincu mais content de cette lecture dense et érudite qui fait fort réfléchir au devenir de nos institutions.
Bien loin de la presse quotidienne…

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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 14:13

Ce que j'ai trouvé de plus remarquable de ce roman de Ian McEwan, c'est sa construction, son montage dirait-on au cinéma (je n'ai pas vu le film). Trois parties très marquées, trois écritures différentes.

La première partie se déroule dans les beaux jours de l'été 1935 dans une famille aisée en Angleterre. Le rythme est lent, écrasé de la chaleur inaccoutumée. Le récit est léché, policé, académique voire ennuyeux. Cependant, le drame se noue.

La deuxième partie est dans l'enfer de la poche de Dunkerque en 1940. Le récit est haché, boueux, cru.

Le dénouement a lieu bien des années plus tard. Le récit est direct et contemporain.

Le tout (on dirait une charade mais je pense que l'auteur l'a voulu ainsi) est fort et intelligent. On réalise progressivement que l'auteur, très maître de son affaire, joue avec son histoire, avec son lecteur et même avec son écriture. Un jeu de miroirs en abîme. Un texte brillant sur l'écriture.

Merci à Sonja qui m'a offert ce livre.
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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 19:48
Je quitte ce livre tellement magnifique que, pour la première fois, j'ai envie de le relire immédiatement, comme un ado qui repasse en boucle son tube préféré. J'en sors secoué, remué, pantois d'admiration et fâché que ce soit fini.
Je crois n'avoir jamais lu un livre qui me parle autant. On aime toujours, dans un roman comme dans un film, s'identifier à un personnage. Les auteurs le savent ; les scénaristes en jouent. Là, je peux si facilement, si intensément, si évidemment m'identifier aux trois protagonistes principaux que j'en ressors troublé. Le goût des mots, de la ponctuation ("méfiez vous des virgules"), le sens de la formule, la scansion (certaines phrases sont des alexandrins), les "saillies drolatiques" comme dit Rochefort dans Ridicule, les clins d'œil, les références multiples, les aphorismes nombreux, le maniement du paradoxe, le lien constant entre le détail et la vision du monde, tout me parle. Jusque dans les goûts exprimés par les personnages (les natures mortes de Chardin, La vue de Delft de Vermeer, Satie, etc.). Jusque dans le lien entre l'Occident et l'Orient. Jusque dans le titre (on m'a souvent collé l'image du hérisson).
Du coup, je pense à l'auteur qui, comme tout romancier, parle d'elle-même. Qui est-elle donc pour que nous ayons tant en commun ? Le vertige me prend quand je pense que ce mécanisme qui fonctionne en moi en lisant ce livre est justement un des thèmes centraux qui en structure l'écriture et en noue l'intrigue.Tout cela a l'air bien sérieux. Or, c'est un livre très drôle, burlesque même où les caractères et les situations mais surtout la narration m'ont fait rire, parfois aux larmes. Et très profond à la fois sur la compréhension de soi, sur le rapport aux autres. Et très lucide. Et très optimiste.
J'arrête pour aujourd'hui. Mais j'y reviendrai. J'ai eu trop de bonheur à lire ce livre pour n'en tirer qu'un article.
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12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 21:45

Le tout jeune Agathon-Jean-François Fain a passé dix ans près de Napoléon Bonaparte. Il a été son secrétaire et l'a suivi du Directoire, au Consulat puis à l'Empire.

L'intérêt que j'ai trouvé à ses mémoires, ce sont les descriptions très cliniques des modalités de fonctionnement qui faisaient que – sans ordinateur, ni téléphone, ni rien de ce que nous utilisons de nos jours pour administrer nos affaires – un homme a pu gérer un immense territoire, créer quantités de choses civiles tout en faisant perpétuellement des guerres à l'Europe entière.

Au fond, j'ai lu un livre sur l'organisation plus qu'un livre d'histoire. Très impressionnant en fait. Napoléon façonnait tout autour de lui, y compris l'agencement des pièces, jusqu'à la forme des meubles, pour piloter son empire. Fain parle même à un moment de Napoléon assis comme devant un clavier (il pensait à un piano mais nous pensons aujourd'hui à un ordinateur) par lequel il manoeuvrait de parfaits rouages agissant sur le monde.

Ce livre m'a été prêté par mon patron. Que dois-je en conclure ?
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